Naissance de la Grande Ourse






Naissance de la Grande Ourse




Artèmis, la Déesse de la Chasse, était intransigeante sur la conduite de ses suivantes. Quand elle apprit que sa fidèle compagne, la nymphe Callisto, venait de mettre au monde en secret, un enfant, elle la chassa sur-le-champ de sa cour. Pourtant, le père du nouveau-né n’était autre que Zeus, le roi des Dieux, le maître de l’Olympe !

Assise près d’une fontaine, la pauvre Callisto se demandait ce qu’elle allait devenir. Elle n’osait pas retourner chez son père, le roi Lycaon, dans le Péloponnèse... Elle regardait son fils Arcas, responsable inconscient de ses malheurs. Pendant ce temps, là-haut, sur l’Olympe, Héra, l’épouse de Zeus, venait d’apprendre la nouvelle aventure de son mari. Furieuse, elle décida de se venger. Quand elle aperçut Callisto penchée sur le petit Arcas, son sang ne fit qu’un tour ; folle de rage, elle transforma aussitôt sa rivale en ourse, la condamnant ainsi à errer jusqu’à la fin de ses jours avec les fauves des montagnes...

Privé de sa mère, Arcas grandit malgré tout, surveillé de loin par son père qui ne l’abandonnait pas. Il devint un bel adolescent aux cheveux bouchés et aux yeux sombres. Voulant retrouver  sa famille, il se rendit un jour chez le roi Lycaon, son aïeul. Celui-ci le reçut à bras ouverts... Le jeune prince apprit aux sujets de Lycaon la manière de semer le blé et de pétrir le pain ainsi que l’art de filer et de tisser la laine...

Puis, Arcas succéda à son grand-père et fit prospérer le pays. Parfois, pour se reposer de ses lourdes tâches, il allait à la chasse.

Ce matin-là, dans les montagnes de Grèce, il suivait la piste d’une ourse. La bête, curieusement, au lieu de s’enfuir, semblait attendre le roi. C’était Callisto qui voulait contempler son fils. Lorsqu’il fut à bonne distance, Arcas banda son arc et prit tout son temps pour bien ajuster son tir. Il allait lâcher la flèche lorsque Zeus, devinant la tragédie qui se préparait, intervint. Il arrêta au dernier moment le bras du chasseur et transforma celui-ci en ours. Puis, il transporta Arcas et sa mère, à nouveau réunis, dans le ciel où ils forment depuis les constellations de la Petite Ourse et de la Grande Ourse.








Illustration


Ma grand-mère (P.H. Dameront)






Ma grand-mère




Je la vois encore avec son modeste costume du pays qu’elle ne voulut jamais quitter, sa taille légèrement courbée, sa démarche mesurée.

Elle avait fait de moi son petit compagnon, et je ne la quittais guère. Le soir, par exemple, aux longues veillées de l’hiver, près du foyer, la quenouille en main, elle m’avait à côté d’elle.

Le printemps venu, et par les beaux jours qu’il amenait, elle m’associait aux visites qu’elle faisait à mon oncle, à mes tantes et à quelques amis; et alors, tout en cheminant dans les sentiers fleuris ou sur les grandes routes que nous parcourions ensemble, le plus souvent à pied, elle me donnait une éducation de peu de mots, de beaucoup d’action, qui est la plus profonde et la plus durable de toutes.



P. H. Damiron

La fée des tulipes (Anonyme)









Près d’un champ peuplé de ces fées que l’on appelle les Pillywiggins, non loin de la lande de Dartmoor, vivait jadis une vieille femme, maîtresse d’une chaumière et d’un ravissant jardin, où elle cultivait le plus merveilleux des parterres de tulipes. Les Pillywiggins, à ce que l’on racontait, aimaient tant cet endroit qu’elle y amenaient leurs bébés et leur chantaient des berceuses pour les endormir. Bien souvent, au plus noir de la nuit, on entendait s’élever une suave chanson, et les accents de la musique la plus mélodieuse qui fût flottaient dans les aires, paraissant émaner des superbes tulipes ; lorsque ces fleurs délicates agitaient la tête dans la brise du sir, on avait parfois l’impression qu’elles scandaient leur propre chant. Dès que les bébés s’étaient endormis, les Pillywiggins regagnaient le champ voisin où elles se mettaient à danser, laissant dans l’herbe des anneaux qui indiquaient, même aux yeux des mortels, à quel genre de gambades elles s’étaient adonnées durant les heures nocturnes.

Au premier rayon de l’aurore, les fées vigilantes retournaient parmi les tulipes où, bien qu’elles soient invisibles, on les entendait embrasser et câliner leurs bébés. Les fleurs, hantées ainsi par ces petites fées, conservaient leur beauté beaucoup plus longtemps que toutes les autres variétés du jardin et, par-dessus le marché, à force d’être constamment caressées par le souffle magique, elles devenaient aussi parfumées que des roses, ce qui était tout à fait contraire à leur nature. La vieille femme qui entretenait le jardin en était si charmée qu’elle ne supportait pas que l’on  cueillît une seule de ses tulipes.

Malheureusement, le jour où la pauvre vieille mourut, son héritier arracha les fleurs enchantées pour les remplacer par une plate-bande de persil, geste qui déçut et offensa si bien les Pillywiggins qu’elles firent faner le persil. Pendant de nombreuses années, on ne put d’ailleurs rien faire pousser dans aucun des parterres du jardin. Mais aussi promptes qu’elles soient au ressentiment en cas d’insulte, les petites fées étaient, comme toutes les têtes un peu chaudes, fort capables d’être reconnaissantes envers leurs bienfaiteurs. Et si elles détruisirent tout ce que produisait le jardin de la bonne vieille, lorsqu’il fut tombé entre des mains indignes, elles soignèrent, en revanche, avec une affectueuse sollicitude la terre où reposait la dépouille de leur amie défunte. On les entendit pleurer autour de sa tombe et chanter ses louanges ; jamais elles ne manquaient de rendre hommage à sa mémoire la nuit qui précédait la pleine lune, quand elles se livraient en toute solennité à leurs danses et leurs réjouissances pour saluer la reine de la nuit qui venait d’accomplir son périple céleste. Jamais la moindre main humaine n’entretint la tombe de la pauvre vieille femme qui avait cultivé le parterre de tulipes et pourtant jamais on n’y vit une seule mauvaise herbe. La terre y était toujours couverte d’un épais manteau vert et les plus jolies fleurs y poussaient sans avoir été semées ni plantées ; et cela dura jusqu’au moment où la dépouille mortelle de la veille dame fut revenue à son état de poussière originel.

(Pierre Dubois - Les contes de féérie)








Le coin du grand-père (Louis Tournier)


Paul Cézanne







Le coin du grand-père



Ce coin, près du foyer, c’est le coin du grand-père :
C’est là, je m’en souviens, qu’il aimait à s’asseoir,
Les pieds sur les chenets, dans sa vieille bergère ;
Là qu’il lisait le jour et sommeillait le soir.

Je crois le voir encor. Sa tête, couronnée
De beaux cheveux blanchis par l’âge et le chagrin,
Se penchait en avant, doucement inclinée ;
Son visage était grave à la fois et serein.

Son coeur était ouvert à tous. On pouvait lire
Le calme sur son front, la bonté dans ses yeux ;
Et lorsque sur sa bouche il passait un sourire,
On croyait voir briller comme un rayon des cieux.



Louis Tournier










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Chatte rousse et Poulet vert


Chatte rousse et poulet vert (Ménagerie intime)

Théophile Gautier












Chatte rousse et poulet vert


Un jour, un de nos amis, partant pour quelques jours, nous confia son perroquet pour en avoir soin tant que durerait son absence. L’oiseau se sentant dépaysé était monté, à l’aide de son bec, jusqu’au haut de son perchoir et roulait autour de lui, d’un air passablement effaré, ses yeux semblables à des clous de fauteuil, en fronçant les membranes blanches qui lui servaient de paupières. Madame-Théophile, notre chatte rousse à prunelles bleues et le nez rose, ainsi nommée parce qu’elle vivait avec nous dans une intimité tout à fait conjugale, n’avait jamais vu de perroquet ; et cet animal, nouveau pour elle, lui causait une surprise évidente. Aussi immobile qu’un chat embaumé d’Egypte dans son lacis de bandelettes, elle regardait l’oiseau avec un air de méditation profonde, rassemblant toutes les notions d’histoire naturelle qu’elle avait pu recueillir sur les toits, dans la cour et le jardin. L’ombre de ses pensées passait par ses prunelles changeantes et nous pûmes y lire ce résumé de son examen : «Décidément c’est un poulet vert».

Ce résultat acquis, la chatte sauta à bas de la table où elle avait établi son observatoire et alla se raser dans un coin de la chambre, le ventre à terre, les coudes sortis, la tête basse, le ressort de l’échine tendu, comme la panthère noire du tableau de Gérome, guettant les gazelles qui vont se désaltérer au lac.

Le perroquet suivant les mouvements de la chatte avec une inquiétude fébrile ; il hérissait ses plumes, faisait bruire sa chaîne, levait une de ses pattes en agitant les doigts et repassait son bec sur le bord de sa mangeoire. Son instinct lui révélait un ennemi méditant quelque mauvais coup.

Quant aux yeux de la chatte, fixés sur l’oiseau avec une intensité fascinatrice, ils disaient dans un langage que le perroquet entendait fort bien et qui n’avait rien d’ambigu : «Quoique vert, ce poulet doit être bon à manger».

Nous suivions cette scène avec intérêt, prêt à intervenir quand besoin serait. Madame-Théophile s’était insensiblement rapprochée : son nez rose frémissait, elle fermait à demi les yeux, sortait et rentrait ses griffes contractiles. De petits frissons lui couraient sur l’échine, comme à un gourmet qui va se mettre à table devant une poularde truffée ; elle se délectait du repas succulent et rare qu’elle allait faire. Ce mets exotique chatouillait sa sensualité.

Tout à coup son dos s’arrondit comme un arc qu’on tend, et un bond d’une vigueur élastique la fit tomber juste sur le perchoir. Le perroquet voyant le péril, d’une voix basse, grave et profonde, comme celle de M. Joseph Prudhomme cria soudain : «As-tu déjeuné, Jacquot ?».

Cette phrase causa une indicible épouvante à la chatte, qui fit un saut en arrière. Une fanfare de trompette, une pile de vaisselle se brisant à terre, un coup de pistolet tiré à ses oreilles, n’eussent pas causé à l’animal félin une plus vertigineuse terreur. Toutes ses idées ornithologiques étaient renversées.

«Et de quoi ? De rôti du roi», continua le perroquet.

La physionomie de la chatte exprima clairement : «Ce n’est pas un oiseau, c’est un monsieur, il parle !».

Quand j’ai bu du vin clairet,
Tout tourne, tout tourne au cabaret....

chanta l’oiseau avec des éclats de voix assourdissants, car il avait compris que l’effroi causé par sa parole était son meilleur moyen de défense. La chatte nous jeta un coup d’oeil plein d’interrogation, et, notre réponse ne la satisfaisant pas, elle alla se blottir sous le lit, d’où il fut impossible de la faire sortir de la journée. Les gens qui n’ont pas l’habitude de vivre avec les bêtes et qui ne voient en elles, comme Descartes, que de pures machines, croiront sans doute que nous prêtons des intentions au volatile et au quadrupède. Nous n’avons fait que traduire fidèlement leurs idées en langage humain. Le lendemain, Madame-Théophile, un peu rassurée, essaya une nouvelle tentative repoussée de même. Elle se le tint pour dit, acceptant l’oiseau comme un homme.







L'Iliade et l'Odyssée (Homère)







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La hache volée (Lie Zi)









La hache volée



Un paysan ne retrouvait plus sa hache. L’idée lui vint que le fils du voisin la lui avait volée. 

Il observa le suspect. Le garçon avait la mine d’un voleur, la démarche d’un voleur, le rire et la façon de parler d’un voleur.

Le lendemain, en allant labourer ses champs, l’homme retrouva sa cognée, oubliée par lui dans un bosquet.

Lorsqu’il revit le fils du voisin, le garçon avait la mine d’un gamin de son âge. Il marchait, riait et parlait comme n’importe quel gamin du village.



Fabliau attribué à Lie Zi 






W.A. Mozart





Wolfgang Amadeus Mozart est né Salzbourg le 27 janvier 1756. Il meurt le 5 décembre 1792 à Vienne.




Il est un enfant prodige. A 6 ans, alors qu’il ne sait pas encore lire, il écrit ses premières oeuvres. Il maîtrise le violon et le clavecin. Il part en tournée avec son père dans toute l’Europe.
A 11 ans il est un musicien très doué. 




Il est un des plus grands compositeurs de musique. 
Il excelle dans tous les genres : symphonies, musique de chambre, oeuvres pour piano, concertos, musique vocale, musique religieuse, opéras.







Il a laissé une oeuvre importante (plus de 600 oeuvres) en voici quelques unes :

Concertos pour piano
Sonates
Quintette pour cordes et clarinettes
Symphonies concertantes pour violon et alto
L’enlèvement au Sérail
Les Noces de Figaro
La Flûte enchantée
Don Giovanni
Requiem













Petite Musique de Nuit







Extrait de l'Opéra "la Flûte Enchantée"
(Pa-Pagena ! Pa-Pageno !)